21 juillet 2004
Centime climatique : douteux !
Centime climatique ou taxe incitative sur le CO2?
Le parlement Suisse a mis ces propositions en consultation au mois de juin 2004 afin de prendre une décision d’ici la fin de l’été.
Le centime climatique (de 1 à 2 centimes par litre) a été proposé par l’Union Pétrolière qui entend par là empêcher l’introduction de la taxe incitative sur le CO2, taxe qui porterait préjudice à la vente de carburant.
Or, c’est précisément une diminution de la consommation de carburant et de combustible de chauffage que les accords de Kyoto de 1990 veulent atteindre, et, par conséquent, une diminution de la pollution par le CO2.
Pour rappel:
- 1 litre de carburant produit 2.86 kg de CO2
- 1 litre de mazout produit 2.86 kg de CO2
- 1 m3 de gaz naturel produit 2.3 kg de CO2
- Pour chaque kilo de CO2, il faut 2.7 m2 de forêt pour l’absorber.
Le problème de la pollution par le CO2 est donc bien réel et si nous ne réagissons pas maintenant, il ne sera tout simplement plus possible de réparer les dégâts plus tard.
Le centime climatique est censé financer l’achat de « certificats » à l’étranger (80% des recettes) et le reste pour des projets en Suisse.
En résumé, et pour parler plus clairement, le centime climatique est une incitation à continuer de consommer, sachant que plus on consomme, plus on finance de projets « écologiques »! C’est le serpent qui se mord la queue! Une autorisation à polluer en quelque sorte.
La taxe incitative sur le CO2, en revanche, est une motivation pour diminuer la consommation, les recettes retourneront directement au contribuable par l’AVS et les subventions des primes d’assurance maladie.
Le but de la loi sur le CO2 est d'entammer des actions directes pour diminuer l'énorme quantité de CO2 que notre société envoie dans l'atmosphère et ainsi entraver la dégradation grave du climat. Il ne s’agit en aucune manière d’un impôt supplémentaire.
Alors que le but du centime climatique est clairement de ne pas porter préjudice à la vente de carburant tout en « simulant » une politique douteuse « éco-no-logique ». Le consommateur pourrait donc avoir bonne conscience, pensant qu’il finance des projets écologique (à l'étrangers) et oubliant ainsi qu’il continue de produire une quantité 3 fois trop importante de CO2 pour l’équilibre climatique (absorption naturelle du CO2 par les forêts).
Espérons que notre gouvernement saura prendre les décisions justes en fonction des buts réels à atteindre, et évitera de tomber dans les mêmes dévers que certains pays riches mettant le cour terme économique en priorité sur une politique responsable pour le long terme.
Pour en savoir plus sur la loi sur le CO2
Combien de CO2 produisez-vous ?
Position officielle du WWF (PDF 10Kb)